Permettre aux supporters français d’investir sur l’évolution de la valeur de leurs joueurs préférés, et assurer au club français une source de financement dédiée au buget transfert?
L’action de préférence traçante, dont la rémunération serait indexée sur la balance transfert des club français, pourrait être la clef de cet ambitieux projet.
Le cabinet d’avocats Billand & Messié vous propose une première présentation de ce modèle de financement innovant, à même de permettre aux supporters et à tout investisseur de profiter des importantes plus values générées par les clubs français.
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Les clubs français permettent l’éclosion de talents et fondent leur rentabilité sur une balance transfert positive
Les clubs français, réputés pour la qualité de leurs centre de formation, réalisent régulièrement d’importantes plus-values à la revente.
Dans le courant de l’exercice 2017/2018, les club francais ont ainsi enregistré un montant record de 929 millions d’euros de plus-values liées aux transferts de joueurs (Rapport financier 17/18 DNCG). La vente de joueurs permet ainsi à de nombreux clubs de combler leur déficit structurel et de passer avec succès leur examen annuel devant la DNCG.
La santé financière d’un club de haut de tableau comme Saint-Etienne repose ainsi principalement sur la capacité des dirigeants à réaliser, à chaque saison, de « belles » ventes. L’effort des clubs français est ainsi centré sur la valorisation de jeunes talents, obligeant les institutions à arbitrer entre des impératifs de performance sportive (acquérir des joueurs confirmés et opérationnels) et de rentabilité financière (aligner des jeunes joueurs à fort potentiel).
Certains clubs industrialisent cette politique d’éclosion de jeunes talents. Les exemples de Monaco, voire de Lille, démontrent toutefois combien cette politique est coûteuse puisqu’elle nécessite d’investir des sommes dépassant bien souvent les 5 millions d’euros sur des joueurs à façonner et au potentiel par définition incertain.
L’augmentation du prix des joueurs en devenir empêche aujourd’hui de nombreux clubs de se positionner sur les futurs talents
Les montant investis par Monaco, Lille (et récemment Nice) sur des joueurs en devenir sont souvent supérieurs à ceux dépensés par des clubs plus modestes sur des joueurs confirmés!
Autrement dit, bon nombre de clubs de Ligue 1 ne peuvent se payer le luxe de parier sur un jeune joueur coûteux, tout en disposant pourtant d’infrastructures qui permettraient (et permettent) l’éclosion de joueurs de premier plan.
Un club visant le maintien en Ligue 1 préférera ainsi sécuriser sa politique de recrutement et composer son effectif de joueurs confirmés et aguerris ; ce faisant, le club renforcera la probabilité d’atteindre son objectif sportif, mais perdra la chance de voire éclore un jeune joueur et de percevoir des sommes pouvant égaler, voire excéder, son budget annuel.
Outil privilégié par les avocats d’affaires, l’actions de préférence permettrait d’associer les supporters aux plus values sur transferts
Lever des fonds auprès de ses supporters : l’actionnariat des supporters peine à éclore en France, notamment en raison du conservatisme des dirigeants français, lesquels ne perçoivent pas l’intérêt que représente un tel modèle de financement, ou préjugent de la faible appétence du public pour ce type d’investissement (et donc du faible montant des fonds levés qui, comparé aux contraintes liées à l’ouverture du capital d’un club, décourage les candidats potentiels).
L’action de préférence « traçante » permettrait au contraire aux dirigeants et supporters d’immédiatement appréhender les avantages liés à l’ouverture du capital d’un club :
- le club en recherche de financement proposerait aux supporters (ou à tout investisseur) de souscrire à des actions dites « de préférence », rémunérées en fonction des plus-values réalisées chaque année par le club en question. Cette rémunération pourra être versée sous forme de dividendes, ou par le biais du rachat des actions de préférence (à un prix indéxé sur le montant des plus values réalisées par le club émetteur de l’action) ;
- le supporter pourrait ainsi choisir d’investir au sein de son club de coeur, ou du club qu’il estimerait le plus à même de bénéficer d’une balance transfert positive. Des fonds d’investissement pourraient aussi décider de se porter acquéreur de ce type d’instruments financiers ;
- en contrepartie, le club s’engagerait à affecter le produit de l’offre public d’actions de préférence au budget « transfert », ce qui garantirait aux souscripteurs que les fonds versés soient effectivement utilisés pour permettre l’arrivée de joueurs en devenir (et qui obligerait le club à s’engager sur un « age limite » au delà duquel le joueur ne pourrait pas être recruté via les fonds investis).
Un tel mécanisme nécessiterait la publication d’un prospectus visé par l’Autorité des Marchés Financiers, et exposant précisément les caractéristiques de l’offre au public et les droits attachés aux actions de préférence. Celles-ci pourraient être privées (ou non) de droits de vote, convertibles, rachetables, et assorties de droits particuliers portant notamment sur l’information à communiquer aux actionnaires supporters.
Avocats d’affaires et Ingénierie juridique
Les contraintes juridiques liées à l’ouverture du capital d’un club (lourdeur, coûts, impératifs de transparence, traitement des minoritaires en cas de vente du club, etc…), en particulier au moyen d’actions de préférence (assemblées spéciales des porteurs, rapports spéciaux, traitement du rachat, de la conversion etc…), ne doivent pas faire oublier aux intéressés le formidable levier constitué par un tel mode de financement.
Adaptable aux exigences des dirigeants et des supporters, l’action de préférence mérite définitivement d’être étudiée de plus prêt par les clubs français qui, bien qu’en manque de fonds, ne doivent pas manquer d’idées.
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